Enquête “Acteurs du secours, stress et fatigue” (2/2)

Enquête “Acteurs du secours, stress et fatigue” (2/2)

Volet 2 – le zoom sur la fatigue

La fatigue est un point régulièrement cité dans les échanges entre les intervenants mais aussi pour l’encadrement. La situation actuelle ajoutée à d’autres paramètres (grèves, pression, surcharge, etc.) met en exergue cet aspect souvent mis de côté.

A travers l’enquête, nous pouvons constater que la durée moyenne d’une nuit en dehors du temps de travail est de 6h45 et chute à 5h durant les gardes. Il est important de noter que chaque service et chaque région a sa spécificité en matière d’activité, donc en nombre d’heures d’intervention.

Un pompier ou un médecin de garde va pouvoir partir régulièrement en mission. Le bénévole d’une association peut passer de meilleures nuits mais accumuler de la dette de sommeil comme nous avons pu le voir auparavant.

En effet, 55% pensent à se coucher plus tôt la nuit suivante pour pouvoir diminuer cette dette de sommeil. Les 45% restants accumulent une dette de jour en jour et sont donc moins productifs dans leur vie professionnelle (hors bénévolat) et peuvent créer des carences importantes conduisant vers d’autres difficultés.

La gestion de la fatigue

A la lecture du questionnaire, nous pouvons constater un changement de mentalité chez les anciens qui intègrent la récupération dans leur quotidien. La sieste ou le repos sont les techniques de récupération qui viennent à l’esprit de manière naturelle. Le graphique ci-dessous traite du sujet de la sieste durant les heures de service.

37% ne font pas la sieste dont une part non négligeable pour préserver leur image. Nous pouvons noter qu’aucune personne n’indique que cela ne sert à rien. Des études démontrent les bienfaits de la sieste et son impact sur la réduction de certains risques cardio-vasculaires.

Les facteurs d’influence

Une question permettait de pouvoir déterminer les facteurs d’influence sur le stress et la fatigue afin de pouvoir prendre en compte ces éléments lors de séances à venir.

Pour la fatigue, voici les 6 facteurs d’influence :

  1. Sollicitation prolongée du physique (11%)
  2. Mauvaise alimentation (9%)
  3. Impact des gardes sur la famille (9%)
  4. Horaires de service (9%)
  5. Conditions de travail (8%)
  6. Manque d’implication des collègues (7%)

Les TOP

L’enquête a permis d’en connaitre un peu plus la position des services de secours (étatiques ou associatifs) et de mesurer l’intérêt des TOP au sein de ces derniers.

Nous constatons que 75% des répondants n’ont jamais entendu parler des TOP et 80% de ces personnes sont intéressées par une présentation de ces techniques. Les 20% restant évoquent un manque de temps pour pouvoir apprendre.

Les intéressés souhaitent à 48% une présentation pendant leurs heures de service et 45% en dehors. Du côté des associatifs, 81% souhaitent que ce soit en dehors de leur temps dans l’association (postes de secours, etc.). Le degré de motivation est assez important puisque 80% des intéressés indiquent avoir au minimum un degré d’intérêt de 3 sur 5.

Depuis quelques années, des filières existent dans les services de secours comme dans certaines unités de police. Les militaires ainsi que les gendarmes connaissent les TOP depuis plus de 30 ans puisque la méthode TOP a été inventée dans le milieu militaire. Le milieu associatif se structure également puisque des sessions TOP sont mises en place dans des associations agréées de sécurité civile comme la Protection Civile.

Parole libre – ci-dessous quelques déclarations

“La gestion émotionnelle et la capacité à gérer les moments forts des interventions en positivité”

Caporal sapeur-pompier volontaire – Service Départemental d’Incendie et de Secours du Puy-de-Dôme (SDIS 63)

“La hiérarchie et les possibilités de carrière jouent un rôle important et la fatigue des hommes de notre bataillon”

Second-maître au Bataillon des Marins-Pompiers de Marseille (BMPM)

“Il serait intéressant que le SDIS mette en place ceci, notamment pour les pompiers volontaires, avec un passage dans chaque caserne”.

Caporal-chef sapeur-pompier volontaire – Service Départemental d’Incendie et de Secours du Puy-de-Dôme (SDIS 63)

“TOP très attendu pour un besoin réel qui ne pourra être que bénéfique”

Caporal-chef sapeur-pompier volontaire – Service Départemental d’Incendie et de Secours des Yvelines (SDIS 78)

“Encore beaucoup de progrès à faire dessus, sur ses techniques de réalisation, de mise en pratique. Peu de personnes sont formées. Certaines personnes sont réticentes et n’y croient pas, il faut réussir à les convaincre en leur prouvant les choses.”

Caporal sapeur-pompier volontaire – Service Départemental d’Incendie et de Secours des Yvelines (SDIS 78)

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