Enquête “Acteurs du secours, stress et fatigue” (1/2)

Enquête “Acteurs du secours, stress et fatigue” (1/2)

Volet 1 – le zoom sur les réponses liées au stress

Dans le cadre d’un mémoire, j’ai eu l’opportunité de sonder des professionnels du secours au sujet de leur vision du stress et de la fatigue. Premier volet, un zoom sur le stress.

Profil des sondés

Près de 200 personnes ont pris du temps afin de répondre à la trentaine de questions. La majeure partie des répondants concerne les sapeurs-pompiers (65%) et les associations agréées de sécurité civile (24%). Le reste concerne les forces de l’ordre (4%), les SAMU-SMUR (4%), les services hospitaliers (2%) et des services de secours d’entreprises (1%).

La moyenne d’âge est de 37 ans pour l’ensemble des acteurs avec un âge plutôt jeune dans les associations agréées de sécurité civile et chez les sapeurs-pompiers. Au niveau de l’expérience, les sondés sont expérimentés avec une moyenne de 15 ans d’expérience.

Le stress

A cette question, les sondés trouvent qu’il sont pour la plupart, dans une situation de bon stress avant de se rendre au travail, pendant et après. Toutefois, lorsque nous avançons dans le questionnaire certains peuvent indiquer vouloir apprendre un peu plus sur des techniques de relaxation. La notion de stress est sûrement à approfondir : “qu’est-ce que le bon stress ?” et “qu’est-ce que le mauvais stress ?”

Les personnes ayant répondu au questionnaire l’ont fait sérieusement puisque les résultats à ces deux questions sont similaires. Nous pouvons constater que les personnes sont peu stressées ou moyennement stressées. La part de stress intervient surtout au travail (en intervention ou non). Aucun sondé n’a répondu “très stressé” dans une des situations présentées.

Les raisons évoquées

Environ 48% des sondés ont apporté des précisions complémentaires pour les raisons du stress :

  • 27 % : conditions de travail (locaux, collègues, surcharge d’activité, etc.)
  • 26 % : pression à vouloir bien faire (objectifs, peur de l’oubli d’un geste, de l’échec ou du jugement)
  • 12 % : missions inconnues
  • 11 % : lien hiérarchique
  • 6% : risques du métiers

Chez les bénévoles des associations agréées de sécurité civile, la peur de l’inconnu et la pression à vouloir bien faire sont des causes de stress plus présentes.

La gestion du stress

Les sondés pouvaient choisir entre différentes solutions et en apport d’autres. Pour l’ensemble, nous pouvons remarquer que le podium concerne le sport (105), la récupération (60) et le grignotage (38). Suivis ensuite de la cigarette (30) et de la consommation de médicaments (12).

Du côté des associatifs, le TOP 3 est : la récupération (16), le sport (15) et le grignotage (14) suivi de la consommation de tabac (8).

Les salles de repos ou les lieux d’attente sont souvent propices au grignotage en raison de la proximité des endroits de stockage alimentaire, de la machine à café ou du distributeur de friandises.

Un point non négligeable dans la gestion du stress est l’échange, la révision des gestes et l’ambiance de travail.

En dehors de ces solutions pratiques, il était intéressant de pouvoir poser une question plus directe sur l’utilisation de techniques de gestion du stress. Dans les répondants, 58% connaissent des techniques de gestion du stress comme la respiration (36%).

Les facteurs d’influence

Une question supplémentaire permettait de pouvoir déterminer les facteurs d’influence sur le stress afin de pouvoir prendre en compte ces éléments lors de la mise en place des TOP.

Ci-dessous, le classement par impact :

  1. Ambiance de travail (12%)
  2. Conditions de travail (11%)
  3. Conflits avec les usagers (10%)
  4. Manque d’implication des collègues (9%)
  5. Missions confiées (9%)
  6. Manque de reconnaissance (8%)

Il est intéressant de noter que sur les 12 facteurs proposés, les conditions de travail et le manque d’implication des collègues est une source commune de stress et de fatigue. Nous savons également que les deux sujets sont liés.

Du côté des associatifs, le classement du stress prend en compte l’insuffisance de matériel (chaque association finance son propre matériel et pratique sa politique tarifaire ce qui provoque quelques inégalités). Un stress supplémentaire est identifié dans les associatifs, les volontaires et les réservistes car ils doivent gérer un emploi du temps personnel et professionnel. La notion de famille revient très régulièrement dans les discussions. A titre d’exemple, une mission qui peut finir plus tard que prévu un soir ou un matin peut engendrer un stress notable dans la peur d’arriver en retard.

Conclusion

Les services de secours sont sujets à une gestion permanente du stress, qu’il soit bon (eustress) ou moins bon (distress). Les Techniques d’Optimisation du Potentiel (TOP) constituent un excellent bagage pour les habituer à la gestion du stress. Une phrase revient souvent dans les équipes “inspire par le nez, expire par la bouche, ça va te calmer”, une bonne introduction pour les TOP.

Prochain article sur le volet lié à la fatigue et la récupération dans les services de secours.

 

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